Faz parte da história da filosofia ocidental a tentativa de argumentar racionalmente a favor da existência de Deus. O argumento mais conhecido é, talvez, o de Santo Anselmo: o argumento ontológico (a ratio Anselmi). Relativamente a Santo Anselmo ou Descartes (que precisava de um "Deus" que certificasse o conhecimento humano), Pascal modificou os termos em que o problema foi colocado, e, em vez de tentar provar que Deus existe de facto, concentrou-se nas razões de que dispomos para postular tal existência. A entrada "Pascal's Wager" da Standford Encyclopedia of Philosophy explica detalhadamente o argumento de Pascal, sintetizando-o assim: «To put it crudely, we should wager that God exists because it is the best bet.»
Examinons donc ce point, et disons : Dieu est, ou il n’est pas. Mais de quel côté pencherons-nous ? La raison n’y peut rien déterminer : il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l’extrémité de cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile. Que gagerez-vous ? Par raison, vous ne pouvez faire ni l’un ni l’autre ; par raison, vous ne pouvez défendre nul des deux.Ne blâmez donc pas de fausseté ceux qui ont pris un choix ; car vous n’en savez rien.— « Non; mais je les blâmerai d’avoir fait, non ce choix, mais un choix ; car, encore que celui qui prend croix et l’autre soient en pareille faute, ils sont tous deux en faute : le juste est de ne point parier ».—Oui ; mais il faut parier ; cela n’est pas volontaire, vous êtes embarqué. Lequel prendrez-vous donc ? Voyons. Puisqu’il faut choisir, voyons ce qui vous intéresse le moins. Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude, et votre nature a deux choses à fuir : l’erreur et la misère. Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagnez donc qu’il est, sans hésiter.[…]Et ainsi, notre proposition est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il y a pareils hasards de gain que de perte, et un infini à gagner. Cela est démonstratif ; et si les hommes sont capables de quelque vérité, celle là l’est.
Blaise Pascal, Pensées, 1671. Extrait de Pascal, Pensées, 231 et 232,
Librairie Générale Française, 2000, page 171.